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[Collaboration Littéraire] Alice

  • Photo du rédacteur: Herrimin Irurozki
    Herrimin Irurozki
  • 15 sept.
  • 3 min de lecture

Poème ekphrastique écrit par Herrimin Irurozki, inspiré du tableau

 " La Fumeuse de Pipe " d'Etteluge.



“Jamais vous ne verrez

Ce qui se cache…

Au plus profond…

Je sais, j’ai appris, ouais ouais !

Que laisser transparaître ses sentiments

Est la seule issue

Pour laisser grandir

L’amitié” (1)



La Fumeuse de Pipe, par Etteluge.
La Fumeuse de Pipe, par Etteluge.

Alice



Je l’appelle : - « Alice ! » et l’envisage ;

C’est mon tour.

Elle n’est plus à l’auteure du portrait sans baptême, à sa collectionneuse.

Mise au monde virtuel du site, Alice est accessible à tous.

Et je suis toute à elle.

 

Une affection sans fièvre s’emmêle à l’envol. 

-Enchantée, mon Alice !

-Me too, ma complice !

 

L’esprit transporte à dessein : tapis, siège, commode, trou ;

Tout est bon pour le conte. 

 

Invitation au voyage,

Mise en valeur, en scène…

Fantaisie toute mathématique du portrait.

Autoportrait ? Toujours un peu, forcément.

 

-              S’il te plaît, apprivoise-moi !

-              Emmène -moi dans ta machine à rester au présent.

 

Nous nous contemplons- Elle, c’est moins clair, le doute, toujours !

 

-Partons unies, vers

Le pays des rêves kaléidoscopiques,

Où l’imaginaire bat les masques

Et libère les larmes…

 


 

A première vue, le conte le veut, un girafon aux courbes infléchies, robe structurée, en teintes fauve et gris, tâches joliment distribuées, sur fond vert- doux au grain géométrique.

L’étoffe de la robe tient du génie dont seule nature a les secrets.

Quoique !

Arborant sa considérable pipe, Alice fait celle qui a le droit : sa conquête.

 

Iel est peut-être trans !

Fausse piste : les girafes sont déjà parmi les espèces non genrées (le mâle et la femelle ont le même nom, le petit néanmoins, toujours au masculin) ;

Avec d’autres (aigle, bécasse, caille, cigogne, corbeau, corneille, grenouille, hirondelle, perdrix, pintade, souris.), la plupart fait les frais de l’artifice qui les détermine.

 Aux anthropocentrismes dépréciatifs anonymes,

Du fin fond de la misogynie, l’article la in-justifie encore !

 

 

Visage de Janus en suspension

Alice sait

Danser l’instant.

Son regard tient ciel d’accueil

Aux brins d’une guirlande éternelle.

Jumeaux de Lewis en strabisme,


Ses anthracites

 Enquêtent de soleil.

 

Narines grand-ouvertes, oreilles déployées, ossicornes imberbes, toutes en opposées,

Alice incite

Aux sauts capiteux.

 

Et sa peau, douce comme le nez d’un cheval,

Toujours recommencée.

 

Au pli discret de l’innocente succion, sa bouche est libre de grimace.

 

Pipe ludique en étendard plié,

De l’éloquence silencieuse,

Souverainement arborée.

 

 Pipe rempart au mot de trop,

Quand il se met à table.

 

Tel une répartie, son visage divise.

Au jeu des différences, à gauche, le cou, évoqué sans poncifs, se profile en tension, au service d’une Alice, faisant face. 

L’affirmation de soie y dissipe les stigmates cruciformes.

L’attitude pour altitude.

 

A l’opposé, immobile et rigide en paradoxe, la pipe ébène, tige longue et courbe, floc fin, mais chambre haute et foyer grand, garde les promesses de longues soirées oisives et apaisées, au lent cheminement des sucs inhalés.

Les feuilles d’orient, rituellement superposées sans bourrage excessif, s’y consumeront un soir de noces,

Désirées.

 

Oisiveté et mollesse prêtées sans gage au phallique artefact.

 

Alice, non sans audace,

En joue ;

Puisqu’à l’écart

Des maisons au bord d’amer.

 

Car la pipe en cédille se prise aux rites

Des savoirs- vivre du monde.

 

- Et gare aux cons ma fille ! (2)

- Sois tranquille !

Je suis invincible !

Aujourd’hui.

 

La tension se distille en sagesse.

 Harmonieuses correspondances !

 

-Tu peux te perdre au jeu mais y trouver toujours

Le sens du merveilleux.

Et de l’autre côté du miroir, sur les sentiers stratèges, Echec surprend la chance, aux quatre cents coups,

Jusqu’au baiser de la Mort…

-Encore une partie mon amie !

Aujourd’hui, on ne peut pas m’arrêter.

 

Exquise esquisse,

Délicieuse Alice !

 

Au fond nous étions trois, cent peut-être

À entonner la chansonnette

Au pays des merveilles de Juliette (3)

 


Herrimin Irurozki

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